Besançon (25)
Dijon (21)
La Roche Vineuse (71)
Vesoul et Héricourt (70)
Le rendez-vous est donné à l'hôpital Saint-Jacques dans l'Arsenal.
Le collectif Hôp hop hop, qui occupe actuellement les lieux, lance la séance en expliquant leur démarche. Il s’agit de penser l'architecture différemment en occupant des espaces vacants avec une autre manière d’habiter ou de travailler. La création de lien social est prépondérante avec la proposition de différentes activités comme les rendez-vous du bâtiment innovant, des pièces de théâtre, des expositions…
Fabien Dufaud, représentant de l’ADEME pour l’occasion a rappelé les enjeux du réemploi au regard de la quantité incroyable des déchets du BTP qui se compte en tonnes (environ 10 fois plus que les déchets ménagers). La seule Bourgogne Franche-Comté en génère à elle seule 8,8 millions de tonnes/an.
L’objectif de l’ADEME est de mieux utiliser la matière en premier usage puis bien évidemment le recyclage et le réemploi pour éviter le statut de déchet d’un produit. Ce statut est un acte d’abandon et rend la revalorisation difficile.
Qu’est-ce qui peut faciliter ou au contraire poser problème ?
Le coût immédiat des matières premières actuelles n’est pas assez élevé et rend le réemploi non concurrentiel. Toutefois, si l’on raisonne en coût global, le réemploi devient compétitif.
Catherine Bohème du cluster Eco-Chantiers travaille sur la valorisation des matériaux depuis un moment et s’organise dans ce sens selon une méthode bien précise :
Pour elle, la question du réemploi se pose dès la programmation. Il est important que les clauses environnementales soient rédigées dans le sens du réemploi à l’intérieur des appels d’offres avec des objectifs clairs. En parallèle, le maître d’œuvre se doit d’être en appui à cette démarche.
Fabien Dufaud de mettre en avant les freins connus au réemploi. Il s’agit surtout d’acquérir une forme d’intelligence et de réfléchir sur la matière. Quoi en faire ? comment ? ce peut être une vraie valeur ajoutée au moment de la déconstruction. Un véritable travail d’accompagnement au changement des pratiques professionnelles est à mener car les leviers psychologiques restent les plus forts dans cette démarche.
Au tour de Marta PUIG I BOSCH et de Anna OTZ de présenter les actions de Bellastock, « une association d’architecture expérimentale, œuvrant pour la valorisation des lieux et de leurs ressources. Travaillant sur des problématiques liées aux cycles de la matière et au réemploi, l'association engage la volonté de partager ses savoir-faire avec le grand public. Elle initie ainsi des projets innovants, écologiques et solidaires, et propose des alternatives à l’acte traditionnel de construire ; elle organise la matière, préfigure les transformations territoriales.»
Après un diagnostic préalable menant sur un inventaire répertoriant les caractéristiques des matériaux et les différents éléments en présence, la recherche sur la matière peut opérer. Des exemples ont été donné :
Déclassement de matériaux pour les utiliser avec une autre fonction : des chutes de panneaux de fibres pour l’acoustique d’une salle de spectacle, des menuiseries extérieures pour une double peau de bureaux, des portes intérieures bois utilisées en vêture pour le pavillon du réemploi, des parois vitrées de bureaux pour une serre agricole.
Avec Noé Basch, il est question maintenant de présenter une démarche plus professionnelle : celle de Mobius créée depuis un an et demi.
Il est rappelé que la démarche de réemploi fut une pratique ancestrale beaucoup utilisée dans le passé mais stoppée avec le développement de l’industrie, des nouvelles normes et la difficulté d’assurabilité.
Le problème du réemploi selon lui c’est d’arriver à faire accepter l’idée du logement d’occasion !
Son travail s’organise de la manière suivante :
Le plus chronophage est de se créer un réseau, de trouver les bons acteurs au bon moment et de se constituer une sorte de base de données. En somme, des heures passées au téléphone.
Dans le bassin parisien, ses chantiers fonctionnent sur l’ultra local. Le marché du bureau se prête bien au réemploi car le matériau est en quantité et répétitif.
Un ouvrage de référence fut cité : Rotor déconstruction
Le bureau de contrôle exige que le matériau réemployé soit toujours aux normes. Et il en va de même pour l’assurance. Parfois il est donc nécessaire de faire passer des tests en laboratoire.
Dans les questions ouvertes, la notion d’esthétique a émergé : faire du vieux avec du vieux ou faire du neuf avec du vieux ? Pour réponse la responsabilité des architectes est engagée ainsi que l’évolution culturelle et environnementale générale.
Quand on rentre dans une démarche de réemploi, il faut surtout travailler avec des entreprises volontaires. Noé Basch fut agréablement surpris de la motivation des acteurs à ce sujet.
Télécharger les présentations de Noé basch et du collectif Hôp hop hop :
Article Batirama :
Le magazine Batirama donne récemment l'exemple d'une architecte qui fait usage du réemploi (10/04/2018) :